Danse avec les stars m’a servi de thérapie
INTERVIEW. Alizée dévoile enfin sa personnalité de femme et de maman. Mais pour cette grande timide, bouger devant le public, porter des tenues à paillettes, exprimer ses émotions en dansant, c’était très difficile. Confidences d’une artiste libérée.
Commençons par cette phrase du juré Jean-Marc Généreux : « Lolita est partie, Alizée est arrivée… » Il était temps que les gens s’en rendent compte ! Je me demandais si on allait enfin comprendre que Moi… Lolita, c’était il y a quatorze ans, et que, depuis, j’en ai fait des choses ! Grâce à Danse avec les stars, on apprend vraiment à me connaître. Et qu’avez-vous envie de montrer ? Que j’ai vieilli. J’ai eu comme plusieurs vies. J’ai fait cinq albums, le tour du monde grâce à eux, je me suis mariée jeune ( en 2003, avec Jérémy Chatelain), je suis maman d’une petite fille de 8 ans et demi ( Annily)… Oui, oui, j’ai bientôt 30 ans, et je suis bien dans mes baskets ! Je profite de mon beau métier et j’espère que ça durera longtemps. C’est vrai que jusqu’à présent, j’ai très peu parlé de moi. Pourquoi ? Je me disais que j’étais là pour parler de musique et que le reste ne regardait que moi. J’ai débuté à 15 ans, c’est très jeune. J’avais l’impression d’être nue si je parlais trop. Aujourd’hui, grâce à l’émission, j’apprends à me dévoiler. Ce fut un vrai déclic, ça m’a servi de thérapie, finalement. N’est-ce pas étrange, pour quelqu’un de si timide, de faire votre métier ? Ce métier est venu à moi très vite. Je chantais depuis l’âge de 13 ans, et j’avais fait de la danse de 5 à 12 ans. J’ai passé le casting du télé-crochet Graines de star (M6) à 15 ans, sans le prendre vraiment au sérieux. J’étais tellement persuadée que ça n’allait pas durer que je me suis lancée. Puis tout s’est enchaîné : Mylène ( Farmer, qui la repère et la prend sous son aile), les albums… C’était comme un tourbillon. Finalement, j’ai adoré ça et si c’était à refaire, je ne changerais rien. Mon métier m’a aidée à combattre ma timidité. Je me suis davantage ouverte aux autres. Je suis solitaire, mais j’aurais été vraiment malheureuse si tout ça ne m’était pas arrivé. Aujourd’hui, je me sens bien mieux qu’à l’époque où j’avais 14 ans. Être entourée de personnes comme Mylène Farmer a dû vous aider. La timidité, c’est quelque chose qu’elle connaît et qu’elle comprend… C’est pour ça que ça c’est très bien passé entre nous. Ils ( avec Laurent Boutonnat, son mentor) avaient la même vision du métier que moi et me protégeaient, oui. Vous êtes devenue une star à 15 ans. Comment s’est passée la transition de l’enfant à la femme ? Je me suis mariée à 19 ans, et j’ai eu ma fille à 20. Donc, dans ma vie perso, ça s’est fait tout seul. Pour mon image auprès des Français, c’était plus compliqué. Mais tant pis. On m’a toujours appelée « la petite » et je considère ça comme une marque d’affection. Surtout, vous semblez ne pas vieillir… Il paraît. C’est aussi pour ça qu’on ne me croit pas toujours quand je dis que j’ai 29 ans et un enfant ! Mais je prends ça comme une chance… Avec l’émission, le public a aussi découvert vos tatouages de la Fée Clochette, Sailor Moon… Oui, on en a beaucoup parlé ! Ce sont des souvenirs, en fait… L’image du tatouage a évolué, heureusement, mais on garde encore en tête le côté biker ou prisonnier, avec l’aigle, l’Indien, la tête de mort… Aujourd’hui, beaucoup de monde, dont de nombreuses femmes, se fait tatouer. J’ai toujours aimé ça. J’ai bientôt 30 ans, oui, mais l’univers du réalisateur Tim Burton, les mangas… c’est moi. Votre tatouage préféré ? Celui qui représente ma fille. Je l’ai fait dessiner par la blogueuse Tokyobanhbao, une copine qui fait des mangas… Vous évoquez souvent votre fille, mais vous avez préféré danser pour exprimer votre rupture avec Jérémy Chatelain ( une rumba sur J’te l’dis quand même de Bruel)… Oui. J’ai fait le choix de ne jamais parler de ma vie privée. Mais la thématique de ce prime-là ( axé sur un moment fort de la vie des candidats) était importante. C’est la sincérité qui primait. Ça me paraissait essentiel de raconter un moment marquant de ma vie, plutôt que d’en inventer un. Je me suis dit que ça me permettrait sûrement d’avancer. J’ai raconté mon ressenti. Je n’ai pas cité de nom, je n’ai pas parlé pour lui… C’est pour cela que je me suis permis de le faire. Cette émission semble vous avoir libérée. Pourquoi alors avoir refusé les saisons précédentes ? Je n’étais pas disponible. Et, surtout, je n’étais pas prête à laisser ma fille, qui vit en Corse avec moi. Aujourd’hui, elle est en âge de comprendre. Je lui ai dit : « Si je participe à Danse avec les stars pendant, je l’espère, deux mois, ça va être compliqué, mais est-ce que tu es OK ? » Comme elle adore l’émission, il n’y a eu aucun souci. En plus, elle me briefe, comme une coach ! Je rentre à Ajaccio tous les dimanches matin et je reviens à Paris le lundi après-midi. Vous dites avoir dépassé vos peurs… Qu’avez-vous osé faire ? Mettre des tenues improbables à paillettes, me montrer sous toutes les coutures, et assumer ! Il y a quand même six millions de personnes qui regardent l’émission… Je n’ai pas confiance en moi et, quand je me regarde, je trouve toujours quelque chose qui ne va pas… Mais je suis plus à l’aise maintenant. Que préparez-vous pour l’après- Danse avec les stars ? J’ai enregistré un duo avec Tal pour la réédition de son album, et ça va très vite arriver ! Je travaille également sur un tout nouveau disque qui devrait sortir en début d’année prochaine. Et je pars bientôt pour le Japon afin d’y enregistrer des titres en japonais et en français…
GRÉGOIRE LYONNET, LE DÉCLIC
Son partenaire de Danse avec
les stars l’a débloquée ! « Avec lui, j’ai beaucoup appris. En danse, il faut se coller, être près… et moi, je n’étais pas du tout tactile. J’avais peur qu’on me touche. Au début, il pensait que je ne l’aimais pas ! Aujourd’hui, je me sens perdue quand il n’est pas là », dit-elle. Loin des tubes sucrés de ses débuts, Alizée collabore en 2010 avec le groupe français d’electro branché, réputé pour ses remix de Björk ou La Roux. L’album Une enfant du siècle, très électronique et inspiré de la vie d’Edie Sedgwick, une des muses de Warhol, sera salué par la critique, mais les ventes ne suivront pas.
JÉRÉMY CHATELAIN, LE PREMIER AMOUR
Il était le plus jeune de Star Ac’ 2 (2002). En novembre 2003, à la surprise générale, la presse annonce qu’il épouse Alizée à Las Vegas ! Elle lui donnera une petite fille, Annily, née le 28 avril 2005. Puis il collabore de près à son troisième album,
Psychédélices, en 2007. Leur idylle prend fin cinq ans plus tard.
LAURENT BOYER, LE RÉVÉLATEUR
CHATEAU MARMONT, L’OVNI
Il a repéré son potentiel au premier coup d’oeil et il est parti la chercher dans sa Corse natale. Direction Paris et le plateau de son émission-phare du moment, Graines de star (M6), en février 2000. Elle interprète
Ma prière d’Axelle Red.
MYLÈNE FARMER, LA MARRAINE
Après l’avoir vue dans Graines de star, Mylène Farmer décide, avec son complice Laurent Boutonnat, de la produire et de lui écrire des chansons sur mesure. Le single Moi… Lolita sort en juillet 2000 : 1,3 million d’exemplaires vendus. Le succès se confirme sur les albums Gourmandises (novembre 2000) et Mes
courants électriques (mars 2003), tous deux écrits et composés par l’interprète de
Libertine. En 2004, Alizée choisit de produire elle-même sa musique.
JEAN-JACQUES GOLDMAN, LE RENOUVEAU ?
LES BB BRUNES, UNE COLLABORATION DE CHOC
Le groupe de rock français, qui affole les jeunes filles depuis 2007 offre à Alizée le titre
Boxing Club, un des plus réussis de son album 5, en 2012. Un disque inspiré des sixties et de l’univers de France Gall. Voilà plus de dix ans qu’ils se croisent chaque année lors des Enfoirés…Et, comme il a pu le faire pour Lorie, Amel Bent et Zaz auparavant, il lui a écrit deux chansons. Feront-elles partie de son prochain album ? Alizée n’a pas encore décidé.